
Près d’un an après la visite du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, le Premier ministre Ousmane Sonko a entamé une mission officielle aux Émirats arabes unis. Ce déplacement s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de redressement économique et social, et intervient dans un contexte stratégique marqué par la relance des projets énergétiques et gaziers du Sénégal.
Selon une note du Bic-Gouv, les relations entre le Sénégal et les Émirats arabes unis, nouées dans les années 1970, ont connu une évolution significative, passant de l’aide humanitaire aux investissements directs, financements de projets structurants et échanges commerciaux. Les ÉAU contribuent aujourd’hui activement au développement de plusieurs secteurs au Sénégal, notamment l’énergie, à travers des financements de centrales solaires rurales, des projets hydro-énergétiques et l’appui à la transition énergétique.
Cette visite prend une dimension particulière alors que le plus grand gisement gazier du pays, estimé à 30 Tcf dans le bloc de Cayar Offshore Profond, est à la recherche d’un nouvel opérateur depuis le départ de la major britannique BP. Une situation qui réactive le souvenir d’une ancienne coopération : celle avec la compagnie émiratie Thani Emirates Petroleum.
En 2005, Thani Emirates avait signé un contrat de recherche et de partage de production sur les blocs Cayar Offshore et Offshore Profond. Après deux années de travaux intenses – retraitement de 2 275 km² de lignes sismiques 2D, acquisition de 1 690 km² de nouvelles données sismiques et interprétation de structures prometteuses – la compagnie avait mis en évidence des réserves estimées à 1,35 Tcf de gaz naturel et 800 millions de barils de pétrole brut. Cependant, la présence de roches volcaniques et le risque élevé qui en découlait avaient conduit l’entreprise à se retirer en 2007, après avoir dépensé près de 10 millions de dollars US.
Aujourd’hui, la visite du Premier ministre Ousmane Sonko aux Émirats pourrait offrir l’occasion de revisiter cette coopération passée. Le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Souleye Diop, pourrait ainsi tenter de convaincre les partenaires émiratis de revenir dans le bassin sédimentaire sénégalais, au moment où le pays cherche à relancer ses projets gaziers stratégiques.
Si cette démarche aboutissait, elle marquerait un tournant majeur dans la coopération énergétique entre Dakar et Abou Dhabi, et pourrait repositionner les Émirats comme un acteur clé du futur énergétique sénégalais.