Au camp militaire de Thiaroye, l’atmosphère était chargée de mémoire ce lundi. Avant l’arrivée du président Bassirou Diomaye Faye et de plusieurs chefs d’État africains, des groupes d’artistes ont redonné vie au parcours des tirailleurs sénégalais, ces soldats venus de plusieurs territoires d’Afrique et dont l’histoire reste marquée par le tragique massacre du 1ᵉʳ décembre 1944.
Sur place, les militaires, déjà mobilisés, préparaient la cérémonie tandis que la fanfare de l’armée sénégalaise répétait les notes qui accompagneront l’hommage officiel. Le chef de l’État doit d’abord déposer une gerbe de fleurs au cimetière des Tirailleurs avant de présider la commémoration.
Le 1ᵉʳ décembre 1944, ces anciens combattants, qui demandaient simplement le paiement de leurs soldes, furent abattus dans ce même camp. Longtemps passé sous silence, cet événement continue de soulever de nombreuses interrogations et symbolise une page sombre de l’histoire coloniale.
En consacrant une journée nationale à cette tragédie, le Sénégal affirme sa volonté de revaloriser la mémoire de ces hommes venus de Côte d’Ivoire, du Dahomey (Benin), du Gabon, de la Haute-Volta (Burkina Faso), de l’Oubangui-Chari (Tchad et Centrafrique), du Sénégal, du Soudan français (Mali), du Niger et du Togo. Une façon de leur rendre justice et de transmettre leur histoire aux générations futures.

